La journée nationale de la qualité de l’air a eu lieu le 14 octobre dernier. L’occasion de faire le point sur la pollution de l’air extérieur, responsable en France de 40 000 décès prématurés par an et deuxième cause de mortalité prématurée évitable après le tabac mais devant la consommation d’alcool ou les accidents de la route, rappelle Santé publique France dans un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (numéro 19-20). C’est dire si l’enjeu est important.
Les sources de pollutions sont diverses (trafic routier, chauffage au bois, agriculture…), générant notamment du dioxyde d’azote et des particules fines délétères pour la santé humaine. Les acteurs impliqués sont multiples : autorités nationales ou locales, acteurs économiques de l’industrie ou de l’agriculture, comportements de chacun d’entre nous en matière d’alimentation ou de déplacement
L’un des leviers les plus puissants mobilisé, de façon obligatoire ou volontariste, insiste Françoise Schaetzel dans le numéro du 11 octobre du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France, est d’agir pour une mobilité plus collective et plus active, en soutenant le développement d’infrastructures de transports en commun, de pistes cyclables ou de cheminements piétonniers, en aidant à l’acquisition de véhicules moins polluants, en facilitant toutes les modalités de substitution aux voitures telles que covoiturage, transport à la demande, aide à l’achat de vélos, etc.
Pour améliorer la situation, il faut innover en fournissant aux collectivités territoriales les données territorialisées sur la qualité de l’air et son impact sanitaire et aussi les retours objectivés et rigoureux de l’évaluation des réalisations qu’elles ont mises en place qu’il s’agisse d’action publique ou de plaidoyer auprès des habitants
Cela dit, les pouvoirs publics rappellent à cette occasion que des progrès significatifs en termes de réduction des émissions et des concentrations de la plupart des polluants atmosphériques sur la période 2000-2021 ont été obtenus. Ce qui n’empêche pas l’exécutif d’avoir renforcer les efforts en 2021 par un plan visant à réduire de moitié d’ici à 2030 les polluants atmosphériques induits par le chauffage au bois domestique, première source d’émissions de particules fines. Et les pouvoirs publics rappellent que le développement des mobilités moins polluantes est essentiel pour améliorer la qualité de l’air et que dans cette optique, la loi Climat et résilience complète les dispositions de la loi d’orientation des mobilités avec la création de zones à faibles émissions mobilités (ZFE-m) dans une trentaine de grandes agglomérations supplémentaires d’ici la fin de l’année 2024.
En dépit de ces efforts le Conseil d’État a sanctionné le 17 octobre l’État pour le non-respect des normes de niveaux de pollution sur l’ensemble du territoire.

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2022/19-20/index.html

https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-france-en-2021

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