Le verdict est sans appel. C’est la très sérieuse Inspection générale des Affaires Sociales (IGAS) qui l’assène. Le dépistage organisé du cancer en France est insuffisant. L’Igas fait des propositions à prendre en compte sans tarder, la situation étant particulière préjudiciable pour la santé publique.
Pour le cancer du sein, le taux de participation n’est que de 43% contre un objectif de 70%. Idem pour le dépistage du cancer colo-rectal : 29% contre 65%. En outre, les écarts territoriaux sont importants, les taux sont de 17% à Paris et 43% dans le Haut-Rhin pour le cancer colorectal. La France fait figure de mauvais élève en Europe. En Autriche ou au Danemark, les taux dépassent les 80%. Les raisons de ces piètres résultats sont multiples : difficultés d’accès, organisation trop complexe et peu lisible sur le terrain, gouvernance éclatée, etc. Surtout, notent les inspecteurs, la régionalisation instaurée en 2019 est un échec. L’efficacité des Centres Régionaux de Coordination des Dépistages des Cancers (CRCDC) n’est pas au rendez-vous !
L’IGAS fait 22 propositions. La principale a trait au numérique. Les missions d’invitation et de relance doivent être transférées des CRCDC à la Caisse nationale d’assurance maladie. La seconde lecture des mammographies doit être dématérialisée. Il convient aussi de tirer parti de toutes les potentialités du numérique : mise en place d’une base de données nationale des dépistages et d’un système d’information national des CRCDC, dématérialisation des différentes étapes du parcours de la personne, par exemple au moment des invitations, informations liées aux risques de la population cible en fonction des caractéristiques de leur consommation de soins.
Igas. Le dépistage organisé des cancers en France.